Est-il dans la nature humaine d’être solidaire? La solidarité internationale dans l’enseignement social de l’Église catholique (XIXe-XXe siècles)

Cherchant à définir le principe de solidarité dans le cadre des relations internationales, Jean-Paul II affirmait : «celle-ci [la solidarité] n’est donc pas un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun.» (Solicitudo Rei Socialis, 1987, 38). Inscrite traditionnellement par la pensée de l’Église catholique dans la «nature sociale de l’homme» (Thomas d’Aquin), la solidarité est considérée par le souverain pontife comme étant l’essence de l’interdépendance. Celle-ci, «élevée au rang de catégorie morale», est vue comme un «système nécessaire de relations dans le monde contemporain, avec ses composantes économiques, culturelles, politiques et religieuses» (SRS, 1987). Revendiquée en tant qu’inclination «naturelle» de l’homme, une telle approche de la solidarité, en tant que principe censé régir les relations entre l’individu et la société et entre les nations, pose une série de questions et invite à la réflexion.

Cette intervention propose un regard diachronique sur l’évolution et la compréhension du principe de solidarité dans l’enseignement social de l’Église catholique, telle qu’il se développe depuis la fin du XIXe siècle. L’objectif est d’analyser le «langage politique» des encycliques pontificales qui intègrent la notion de solidarité dans le cadre de la réflexion véhiculée autour de la «nature» des relations internationales.

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