Le siècle du désenchantement? Le surnaturel dans les ego-documents du XVIe siècle

Le XVIe siècle est souvent assimilé à une étape clé du processus de désenchantement qui caractériserait le christianisme occidental des temps modernes. C’est à cette époque que la place faite au surnaturel aurait commencé à décroître: les différents courants issus de la Réforme auraient tourné le dos au surnaturel traditionnel – miracles, pèlerinages, culte des reliques et des images – tandis que l’Église catholique aurait, dans ce domaine, entamé alors un grand travail d’épuration et de mise en ordre des croyances. Ce paradigme sera interrogé de deux manières. En premier lieu, il fera l’objet d’une enquête de terrain, menée à partir des ego-documents de l’espace francophone – chroniques, livres de raison, diaires – et destinée à restituer la manière dont les simples fidèles – catholiques comme protestants – envisageaient le surnaturel et les éventuelles transformations que cette notion a pu subir au cours du siècle. Dans un second temps, il s’agira de reconstituer la généalogie du paradigme qui a fait du XVIe siècle une étape clé de la rationalisation des croyances religieuses, depuis les discours produits par les théologiens de l’époque jusqu’à Max Weber à qui on doit la célèbre notion de désenchantement du monde.

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