L’éducation nouvelle: une vision naturalisante, empreinte de romantisme et scientifisme

Notre enquête s’intéresse aux conceptions empreintes de naturalisme que véhiculent certaines théories du développement de l’enfant de l’éducation nouvelle. Cette vision se donne à lire tout autant dans leur romantisme que leur scientisme, lesquels sont consubstantiels l’un de l’autre et s’alimentent de paradigmes des sciences naturelles, dont les lois biogénétiques et évolutionnistes, les théories de la récapitulation et les sciences hygiénistes (Depaepe, 1993; Goodchild, 2012; Fallace, 2015; Hofstetter, 2010).

Nous nous questionnons sur les impensés (culturels au premier chef, éludant la question de l’éducation et du social) que pourraient véhiculer ce naturalisme se référant aux thèses rousseauistes.

Pour assurer la cohérence, notre corpus est constitué des supports édités par l’Institut Rousseau de Genève qui se conçoit comme laboratoire de ce renouveau éducatif. Via une analyse thématique sérielle, nous contrastons les positions de ses principaux représentants durant les «années folles» de l’éducation qu’est l’entre-deux-guerres: Édouard Claparède et ses lois fonctionnelles; Adolphe Ferrière et son biogénétisme nourri de l’élan vital bergsonien; Mina Audemars et Louise Laefendel et leur observatoire de l’enfance qu’est la Maison des petits; l’éducatrice Alice Descoeudres, au service des jeunes socialement vulnérables; le psychologue, Jean Piaget, théoricien du constructivisme social.

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