Nature, anthropocène et histoire enseignée: quels parcours possibles
Intervention dans le panel La nature et ses facettes multiples dans l’éducation [Panel #57]
La transposition en classe de l’histoire environnementale représente un défi stimulant pour les enseignants·es mais pose des questions fortes si cette démarche est éclairée par le concept d’anthropocène. Pour rendre possible ce parcours, il s’agit de définir de nouveaux objets d’enseignements au sein du plan d’étude, des démarches méthodologiques adéquates. L’introduction de l’histoire environnementale dans la formation des enseignants·es et, par la suite, dans les classes d’école, modifie l’outillage conceptuel de l’enseignant·e et permet un changement de paradigme dans la définition des buts de cette discipline scolaire. Nous nous proposons d’examiner les conditions pour une formation en didactique de l’histoire qui vise à l’intégration de l’histoire environnementale.
Pourquoi former à l’enseignement de l’histoire environnementale? Penser aujourd’hui la question de l’environnement dans l’enseignement de l’histoire pose implicitement et explicitement la question des futurs possibles, probables ou souhaitables.
La prise en compte de l’horizon incertain que nous avons face à nous, invite plus que jamais les enseignants-es à abandonner des démarches didactiques qui favorisent chez l’élève une représentation chrono-causale simple, voire téléologique de l’histoire, en faveur d’une approche qui intègre d’une part l’idée d’incertitude dans la lecture des actions des agents et acteurs de l’histoire mais qui, d’autre part, permet de s’intéresser à d’autres histoires, celles des lieux. L’enseignement de l’histoire environnementale consiste ainsi à faire étudier et réfléchir les élèves à ce qui les lie à des lieux pour repenser leur manière d’habiter le monde. L’histoire environnementale permet dès lors d’entrer en relation avec l’environnement dans une démarche de construction en commun.